La jungle des thérapies ! Comment s’y retrouver ?
La jungle des thérapies ! Comment s’y retrouver ?
Savoir se poser les bonnes questions : de quoi ai-je besoin ? De qui ai-je besoin ? Que me propose le thérapeute et comment va-t-il s’y prendre ?
Laurent Certain
https://g.page/r/CbuLxpMP1KFZEBM/review
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas aborder ici un sujet traitant de la sexualité, du couple ou du développement personnel, mais plutôt du désarroi du futur patient face à la jungle des pratiques et des praticiens censés traiter ces problématiques.
Pourquoi y consacrer un article ? Parce que je reçois souvent des gens qui me semblent complètement perdus et qui ont essayé tout ce qui existe, jusqu’à l’improbable !
De quoi ai-je besoin ?
C’est sans doute la toute première question à vous poser !
Si
demain vous vouliez acheter une nouvelle paire de chaussures, auriez
vous l’idée d’entrer chez un charcutier ? Et bien là,
c’est un peu la même chose. Choisissez le thérapeute dont la
spécialité correspond à ce que vous voulez traiter.
Le
problème, c’est qu’un tas de nouvelles pratiques manquent un peu
(beaucoup) de clarté quant au but poursuivi. Moi qui vous parle, je
suis tombé sur quelques sites de thérapeutes où même après avoir
lu deux fois, je n’ai toujours pas compris de quoi il s’agit !
Personnellement, j’aurais tendance à me méfier d’une certaine surenchère d’exotisme, de mysticisme et d’ésotérisme… tout du moins pour traiter un réel dysfonctionnement. Un alignement de galets sur une étagère, une statue de Bouddha et un bâtonnet d’encens peuvent au mieux fournir une déco sympathique et exotique, rien de plus. Pour une simple séance de bien-être c’est autre chose, chacun fait bien ce qui lui plaît.
Donc voilà, dans le doute n’ hésitez jamais à demander des précisions. Si vous sentez de la confusion chez votre interlocuteur, peut être y a-t-il de grandes chances pour que lui non plus ne sache pas bien ce qu’il va faire avec votre problème ?
De qui ai-je besoin ?
D’un thérapeute, ça c’est entendu. Mais de quel thérapeute ? Encore faut il en trouver un (une) avec qui vous allez pouvoir être en confiance, c’est INDISPENSABLE. Sans préjuger des qualités professionnelles du praticien, si vous le trouvez désagréable, ou trop...ou pas assez… il y a de fortes chances pour que vous hésitiez à vous ouvrir à lui, et sans cette confiance, il ne pourra pas grand-chose pour vous. Rien n’est figé bien sûr, mais s’il faut 10 séances rien que pour vous apprivoiser l’un-l’autre…
Je vais le redire, n’ayez pas peur de demander au préalable toutes les informations qui vous semblent nécessaires. Un bon thérapeute vous répondra, il a conscience que vous remettez entre ses mains votre confiance et votre santé et comprendra cette précaution.
Choisissez un thérapeute dont le domaine de compétences correspond à votre problématique. Méfiez vous de celui « qui peut tout faire » , la polyvalence a ses limites, surtout dans ce domaine où les conséquences peuvent être dramatiques ! j’ai souvenir d’avoir eu un patient en coaching pour qui l’état dépressif m’a sauté aux yeux, je n’ai rien fait d’autre que l’envoyer consulter un médecin. Heureusement car à l’issue il a tout de suite été hospitalisé ! Je n’ai rien fait d’autre pour la simple et bonne raison que je ne suis pas du tout compétent dans ce domaine. Si par orgueil ou par mercantilisme, j’avais choisi malgré tout de le suivre en coaching, Dieu sait ce qui aurait pu se passer !
C’est quoi un « bon » thérapeute ?
Je suis convaincu que le bon thérapeute est celui qui déjà, est capable de vous dire « je ne suis pas compétent pour régler ce problème » ou simplement « désolé, je ne sais pas ». Celui qui est conscient de ses limites et n’ira pas aggraver vos problèmes par manque d’humilité.
Un bon thérapeute doit faire preuve d’empathie. On se gargarise un peu trop à mon goût, du terme « bienveillance ». Dans chaque phrase et à toutes les sauce, bienveillance, bienveillance...la bienveillance n’est rien d’autre que la gentillesse, donc oui, on espère sincèrement que le thérapeute n’est pas méchant ! c’est le moins qu’on puisse en attendre.
L’empathie c’est autre chose, c’est cette capacité à savoir se mettre à la place de l’autre et donc à être un peu plus en prise avec ses problèmes, à les comprendre.
Selon moi (et ça n’engage vraiment que moi…), un bon thérapeute doit savoir de quoi il parle et avoir un tant soit peu vécu des choses, et là ça rejoint la notion d’empathie.
Je suis toujours circonspect face à des coachs de vie d’à peine plus de 20 ans, censés vous conseiller sur votre vie quand eux mêmes... n’ont pas commencé à vivre la leur ! mais bon.
Une chose m’a toujours amusé dans ma spécialité, la sexothérapie. Pour peu qu’elle soit appliquée, qu’elle apprenne bien ses leçons, qu’elle obtienne de bonnes notes à ses devoirs et donc son diplôme, une personne peut devenir sexothérapeute sans jamais avoir eu… le moindre rapport sexuel ! Ça laisse songeur non ?
Partant du constat qu’aucune personne n’est identique à une autre de par son histoire, son vécu, son caractère, ses attentes, le bon thérapeute ne peut être que celui qui est capable d’adaptabilité, d’analyse, de raisonnement et de réactivité. C’est ici que la théorie trouve ses limites, celui qui ne sera pas capable de sortir des schémas pré-établis de ses cours, ne vous sera peut être pas d’une grande utilité si vous aussi, sortez de ces schémas.
Enfin, le thérapeute doit être sérieux et humble. Il doit avoir conscience de ses responsabilités envers vous et se montrer digne de la confiance que vous lui accordez. J’ai connu des thérapeutes qui avant de recevoir un patient (régulier), ne se rappelaient absolument pas de ce pourquoi il venait consulter… Les « j’improvise » et les « j’y vais au talent » me laissent assez dubitatif. N’ayant sans doute pas le « talent » nécessaire, j’éprouve pour ma part, le besoin de prendre des notes et de consulter ces notes avant un nouveau rendez-vous. C’est ce qui me permet d’avoir une progression logique dans la thérapie, de savoir ce qui a porté ses fruits mais aussi ce ce qui n’a pas marché et doit être changé.
Quand la thérapie devient presque... un loisir !
...et quitte à parler de loisir, reprécisons quelques notions utiles : la thérapie est « une méthode de traitement des souffrances psychiques par des moyens essentiellement psychologiques ». Voilà la définition qu’en donne le dictionnaire médical. Précision d’autant plus utile, qu’aujourd’hui nous nous trouvons face à une offre pléthorique où l’on ne sait plus vraiment qui fait quoi ! On finit par faire un amalgame entre « pratiques thérapeutiques », « pratiques de bien être » et « expérience mystique » . Loin de moi l’idée de vouloir instaurer une préséance des unes sur les autres, non, il faut juste que vous sachiez vraiment ce que vous venez chercher !
Si je parle de ça en préambule, ça n’est pas pour rien. Je constate que beaucoup de patients qui viennent consulter, se sont livrés à cette espèce de « tourisme introspectif » ! on essaye un peu l’hypnose, puis un peu la psychothérapie, puis on tente les constellations familiales, on va voir ce que propose le chamanisme…
Outre le fait qu’il ne faut pas attendre de résultats de ce « papillonnage » (une séance de ci, une séance de ça…), cette pratique présente aussi un gros inconvénient : ces gens qui pour régler un problème, se jettent à corps perdu dans toutes ces pratiques se créent l’illusion de « tout faire pour... ». Ils finissent par s’en remettre entièrement à toutes ces thérapies, y mettent leur confiance et leurs espoirs et abandonnent du même coup leur propre capacité d’action ! Il s’exonèrent de toute implication pour faire face au problème, ce qui va à l’encontre de toute thérapie efficace.
Pour conclure
Prenez le temps.
Le temps d’identifier votre problème et de choisir la thérapie ad-hoc.
Le temps d’interroger le thérapeute pour vous assurer qu’il est en mesure de vous aider.
Le temps à la thérapie d’être efficace, et c’est rarement en une seule séance !
Alors viendra… le temps d’aller bien ! Vous le méritez.
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