Problèmes d’érection et d’éjaculation : la possible responsabilité du porno
Problèmes d’érection et d’éjaculation :
la possible responsabilité du porno
Laurent Certain sexothérapeute
https://g.page/r/CbuLxpMP1KFZEBM/review
Lorsqu’on parle des dysfonctionnements sexuels masculins, arrivent largement en tête les problèmes d’érection et d’éjaculation. Les causes de ces troubles sont nombreuses, trop nombreuses pour en dresser une liste exhaustive.
Cependant il en est une à laquelle on ne pense pas toujours : la pornographie.
Le porno : la « stimulation minute »... à portée de clic !
Dans notre société technologique, le quotidien connecté est devenu la norme. Nos téléphones ne sont plus des téléphones mais de véritables ordinateurs, portails ouverts sur un univers insondable d’informations et d’images en tous genres.
Dans cette offre pléthorique, la pornographie arrive en bonne place car c’est un fait, le sexe attire ! d’autant plus quand on se sait à l’abri, caché derrière son écran.
Rien de surprenant à ce que beaucoup prennent goût à cette stimulation facile… Et de facile à habituelle, il n’y a souvent qu’un pas !
Quand l’habitude du porno devient néfaste
Je ne parlerai pas ici de l’addiction (j’y reviendrai une autre fois) mais plutôt des conséquences (à priori moins évidentes) que peut avoir la pornographie sur la fonction sensorielle et sexuelle masculine.
Ça n’est pas un secret, 9 fois sur 10 le porno sert de support visuel à la masturbation. Ça ne serait pas un problème en soi si cela restait exceptionnel… malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et c’est de la récurrence (sans pour autant atteindre à l’addiction) que peuvent naître certains dysfonctionnements comme :
- l’éjaculation précoce
- l’éjaculation tardive ou retardée
- la dysfonction érectile
Comment
l’expliquer ?
La pornographie telle que nous la trouvons sur le Net n’a plus rien à voir avec ce qu’on appelait jadis un « film pornographique », à savoir que le film n’existe plus, il n’y a plus ni scenario ni dialogues.
La vidéo X dure rarement plus de 20 minutes, 20 minutes consacrées au sexe pur, cru, sans fioritures et en gros plans, une vision quasi chirurgicale de l’acte sexuel.
Ces formats de vidéo vont à l’essentiel, tant dans les images que dans le but : permettre une jouissance libératrice rapide. Du « fast-sex », des stimuli forts, chocs et surtout immédiats.
C’est bien ce coté
« immédiat » de la stimulation qui pose problème.
-
Dans le cas de l’éjaculation précoce « secondaire »
(qualifiée de secondaire puisque non-innée mais consécutive à une
habitude ou un événement),l’homme concerné prend cette
habitude de la stimulation immédiate et de l’éjaculation (peut on
encore parler de jouissance?) expresse. Une habitude installée dont
il n’arrivera plus à se défaire dans un rapport sexuel à deux.
- L’éjaculation tardive (secondaire aussi) dans une situation identique, emprunte, elle, un chemin différent. L’homme ici, va s’habituer aux stimuli visuels forts et directs, des stimuli qu’il ne retrouvera pas dans un rapport sexuel classique. L’acte va donc lui paraître sans relief, l’excitation va lui faire défaut et l’éjaculation devenir laborieuse.
- L’érection défaillante ou difficile obéit aux mêmes schémas que l’éjaculation tardive. La forte excitation visuelle va manquer pour permettre l’érection lors du rapport.
Comment s’en sortir ?
Dans un premier temps en
prenant conscience de l’origine du problème.
Dans un deuxième
temps en se sevrant de l’habitude de la pornographie et de la
masturbation.
Dans tous les cas en se faisant aider par un
professionnel qui vous aidera étape après étape, à retrouver le
chemin que vous aviez perdu.
N’oubliez jamais qu’au sein du couple cette habitude néfaste ne fait pas une victime mais deux ! Que les dommages peuvent très largement dépasser le seul cadre de la sexualité et gangrener le quotidien de votre couple...
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