Le couple et la séparation


 

                                       Le couple et la séparation

                                                                   Laurent Certain

                                            https://g.page/r/CbuLxpMP1KFZEBM/review




Chapitre 1 : Petit état des lieux de la séparation


Il est loin le temps (béni ou pas...) où Célestin rencontrait Rose à la sortie de la messe, se fiançait avec Rose, se mariait avec Rose et finissait ses jours avec Rose.

Les temps ont changé. Nous vivons sans doute les dernières années de ces couples qui fêtent leurs noces d'or (50 ans de mariage) voire de diamant (60 ans). Moi qui vous parle, si je voulais fêter mes noces d'or, il faudrait déjà que... je me marie (donnons nous un an, le temps de trouver l’épousée, de publier les bans et de réserver l'orchestre) et qu'enfin, le destin me laisse vivre jusqu'à 120 ans !

Aujourd'hui « vie de couple » s’écrit le plus souvent au pluriel, avec un S à couples. On peut le regretter ou s'en féliciter, c'est selon, mais force est de constater que les couples (et familles) séparés puis recomposés, ont tendance à devenir la norme...



« Aujourd'hui ? on se sépare comme on prend un café... »


Cette phrase est récurrente et sonne souvent comme un reproche, une petite pique lancée à la jeunesse. Une jeunesse qui serait devenue inconstante, pressée et égoïste. « On divorce à la première engueulade, on ne prend plus le temps de recoller les morceaux ! ».

C'est vrai que si l'on s'en tient aux chiffres, on ne peut que constater cette évolution :

en 1971 le taux de divorce était de 15,59 % pour atteindre 56,15% en 2011, soit un taux multiplié par 3,6 !



Qu'est ce qui peut expliquer cette explosion des divorces ?


Pour comprendre, il faut se pencher sur l'Histoire. Plus précisément sur l' histoire des lois d'ailleurs, mais aussi sur l'influence de la religion et sur les bouleversements de la société.

Ce n'est qu'en 1975 que la France est revenue sur la loi de 1885 relative au divorce . Cette loi de 1885 n'autorisait le divorce qu'en cas de « faute » de l'un ou l'autre des époux, et n'autorisait pas la séparation pour une raison aussi futile que la mésentente ou le désamour ! On ne se séparait que si on arrivait à fournir la preuve d’actes de violence ou d’adultère.

« Mariés pour le meilleur et pour le pire », a dit Monsieur le Curé. Car oui, le poids de la tradition religieuse pèse encore lourd dans la balance. Si le mariage civil date de 1792, une majorité de Français continuent à se marier religieusement après le passage à la mairie. Que ce soit par conviction ou simple tradition, d’ailleurs. Le regard de la famille...

C'est donc en 1975, sept ans après le grand vent de liberté de 68 et la Libération sexuelle, que la France de Giscard d'Estaing s'est attaquée à cette loi archaïque. Désormais, on allait pouvoir quitter son mari ou sa femme pour l'unique raison... qu'on ne s'aimait plus ! Ce qui nous semble logique et évident aujourd’hui ne l’a pas toujours été. Dans le même temps, profitant de ce vent de liberté, beaucoup se sont éloignés de la religion, ou tout au moins de son emprise morale. Après 68, la jeunesse craint beaucoup moins l'Enfer et le Purgatoire...

Voila l'explication : le divorce a « explosé » tout simplement parce qu'il est devenu possible.

À noter également que dans cette même période, beaucoup ont commencé à envisager la vie à deux hors mariage, le simple concubinage rendant la séparation encore plus facile.






pourquoi se sépare-t-on ?


Pour tout un tas de motifs. La liste des raisons pour lesquelles on reste ensemble serait plus vite dressée ! On reste ensemble :

  • parce qu'on s'aime

  • par commodité (pour les enfants, pour ne pas rester seuls, pour partager le loyer...)

  • par intérêt (patrimoine immobilier, investissements, sociétés...)


La liste des raisons pouvant conduire à une séparation serait plus longue voire sans limites :

  • parce qu'on ne s'aime plus

  • parce qu'on a évolué l'un et l'autre dans des directions trop différentes

  • le désir d'enfants non partagé

  • les conflits nés de la parentalité

  • les conflits liés à l'argent

  • les comportements abusifs

  • l’égoïsme

  • l’infidélité

  • l’incompatibilité sexuelle

  • etc...



La sexothérapie n'ayant pas vocation à régler les problèmes de couple liés à l'argent ou au patrimoine immobilier, si vous le voulez bien, je me cantonnerai aux facteurs ayant trait à la sexualité !








Chapitre 2 : quand la sexualité est cause de séparation



S'il peut arriver que la sexualité soit la cause directe de la séparation, elle est plus souvent le déclencheur d'une réaction en chaîne : une sexualité décevante va détériorer les rapports quotidiens du couple, laquelle détérioration peut conduire à la séparation.

C'est malheureusement un processus assez courant, souvent amplifié par l'usure du temps et la routine qui en découle...

On comprendra à quel point il est important de ne pas prendre les problèmes sexuels à la légère, et de la nécessité de les traiter avant le point de non-retour. N'attendez pas pour consulter un sexothérapeute, d’être aux portes de la séparation, quand la rancœur s'est installée.

Un couple dont la flamme amoureuse brûle encore, même à petit feu, a toutes les chances de se sortir de ce mauvais pas !


Essayons de voir quels sont les problèmes sexuels qui peuvent détériorer les rapports du couple.



La maladresse, la méconnaissance


La maladresse (dans l’acte sexuel) et la méconnaissance (de son corps, du corps de l’autre) conduisent souvent à la lassitude, à la résignation (le « devoir » conjugal), puis enfin au désintérêt total. C'est normal. Imaginez que n'ayant jamais mangé de pizza, vous en goûtiez une, puis dix, puis cent, qui soient carbonisées : vous en conclurez que vous n'aimez pas la pizza. C’est assez logique. Et ce qui vaut pour la pizza, vaut pour tout le reste. Y compris pour la sexualité.

Dans bien des domaines, nous ne sommes pas tous égaux. C’est regrettable mais c’est comme ça. Il y a ceux pour qui dessiner, chanter, danser est naturel, et il y a les autres. Ceux pour qui un apprentissage est nécessaire. Pourquoi le sexe échapperait - il à la règle ? Alors oui, dans notre très grande majorité, nous savons tous comment « ça » se passe...on doit d'ailleurs nous expliquer la chose en classe de 6ème si nous ne le savons pas déjà. J'ai souvenir d'un petit fascicule glissé à l'intérieur du livre de sciences naturelles, intitulé « la reproduction des vertébrés ».

Cependant, savoir « comment on fait les bébés » ne fait pas tout, loin s'en faut ! Ce n'est pas parce que vous savez écrire que vous êtes pour autant un écrivain... ni à fortiori Victor Hugo.

Le cas échéant, il faut trouver les moyens de s’éduquer en matière de sexualité et surtout, il faut savoir l'admettre sans honte ! Oser dire qu'on ne sait pas, n'est pas toujours facile, surtout dans ce domaine.

Certains vont se tourner vers la pornographie pour tenter de combler leurs lacunes. Ça n'est pas toujours la solution... il faut garder en tête que le porno est une mise en scène et que ça n'est pas du tout le reflet de la réalité. C'est un peu comme si vous regardiez « Taxi » dans l'espoir d'apprendre à conduire !
Demander aux copains et copines ? C'est une option. Encore faut il être sûr que les conseilleurs en sachent plus que les conseillés. Il ne faut pas exclure que ces copains/copines pourraient obéir à leur vanité, à une injonction de performance très courante dans ce domaine. En d’autres termes, qu'ils ou elles pourraient faire partie de ceux « qui parlent beaucoup mais qui... ».

Je ne veux pas prêcher pour ma paroisse, mais je ne saurais trop vous conseiller de vous adresser plutôt à un sexothérapeute, à un sexologue, un éducateur en sexualité. Vous serez assuré de trouver auprès de ces professionnels, de l’écoute, du savoir, de la bienveillance et l'absence de jugement.

Le sexothérapeute ne vous mentira pas (il n’y aurait aucun intérêt et sa réputation est en jeu...) pas plus qu'il tirera une gloire de ce qu'il sait et de ce que vous ignorez. Expliquer et aider est le cœur de son métier. Malheureusement trop de gens n’osent pas franchir le pas...
Si parler de sa sexualité à un inconnu peut vous paraître gênant, je tiens à vous rassurer : il ne faut que 5 mn pour comprendre les intentions du thérapeute et être tout à fait à l'aise ! Je l’expérimente au quotidien dans mes consultations.



le manque d’intérêt pour la sexualité


Si le manque d’intérêt pour la sexualité découle souvent (très souvent !) de la maladresse et de la méconnaissance, il faut quand même signaler le cas particulier des personnes « asexuelles ».

Les asexuels sont des gens pour qui l'acte sexuel n'a aucun intérêt ni en terme d'amour, ni en terme de plaisir ou de jeux. La seule utilité reconnue est la procréation. Même si la pizza est la meilleure qui soit, ils n'aiment pas la pizza, c'est tout. Ils se passent donc d'en manger...
Il faut souhaiter qu'une personne asexuelle si elle veut vivre l'amour, puisse trouver un compagnon ou une compagne qui partage cette spécificité... ou encore qu'elle admette que l'autre vive une sexualité en dehors du couple... Ce n’est pas toujours le cas et régulièrement des hommes et des femmes réclament le divorce faute de n’avoir jamais été « touchés » par leur partenaire.

L'asexualité ne semble concerner que de 1 à 4 % de la population en age d'avoir une sexualité.



L'usure du quotidien et les conflits de couple


Ici c'est un peu l'histoire de la poule et de l’œuf...difficile de savoir si c'est la détérioration de la sexualité qui génère l'usure du couple et les conflits, ou si ce sont la routine et les tracas du quotidien, qui détruisent l'envie... mais cause ou conséquence, peu importe, puisque le résultat est le même : le couple est en conflit (que ces conflits soient permanents ou simplement récurrents) et la sexualité se détériore ou s’éteint.

Alors oui, certains me diront qu’après 20 ans de vie commune (et souvent le passage par la case enfants), il est normal que les rapports changent, se transforment et qu’on ne s'aime pas moins pour autant.

C'est vrai. Au bout de 20 ans, les rapports sont rarement les mêmes que ceux qu'on a connus la première année, le « feu d’artifice » des premiers mois ne peut pas durer toujours, la relation s’assagit avec les années. Cette nouvelle relation qui s’installe, si elle perd en insouciance et en fougue, devrait également gagner en profondeur, en compréhension et en complicité. Dans une histoire idéale, oui.

Malheureusement, avec le temps, la relation peut aussi s’émailler de différends, de disputes, de reproches... la vision de l’histoire idéale s’estompe peu à peu et laisse entrevoir celle, moins idyllique, d’une aigre cohabitation !

Quand le couple s’enlise dans cette mésentente, il est rare que la sexualité en sorte indemne. La sexualité, ce ciment du couple, s’estompe peu à peu et dans certains cas, devient même une corvée, une monnaie d’échange, voire un chantage.

- Madame dit : « Je ne ferai pas l’amour tant qu’il ne fera pas la vaisselle ! »

- Monsieur pense : « Je ne ferai pas la vaisselle tant qu’elle ne fera pas l’amour ! »

Ce dialogue imaginaire fait sourire. On peut trouver que c’est une vision un peu simpliste. Il n’en demeure pas moins le reflet d’une réalité !



L’incompatibilité sexuelle


Car oui, il peut y avoir incompatibilité entre deux partenaires.

Chacun connaît le dicton « l’amour rend aveugle » ? eh bien c’est ici que se situe le nœud du problème.

Au début de la relation nous sommes « amoureux ». Il faut, pour comprendre la nuance, distinguer et préciser les mots « amour » et « amoureux » :

- l’amour est cet attachement profond, souvent (bien que pas toujours) indéfectible d’un être pour un autre. Il peut prendre bien des formes (maternel, paternel, filial…) et ne se cantonne pas au seul couple.

- le sentiment amoureux ne s’entend lui, que dans le cadre du couple. Il caractérise cet état particulier, mélange d’attachement, de subjugation et d’optimisme qui nous fait tout voir en rose, d’un œil qui n’a plus grand-chose d’objectif. Ce qui nous insupporterait d’ordinaire, devient tout à coup charmant et émouvant… c’est d’ailleurs ce même processus qui, les années passant, nous amène quelquefois à détester chez l’autre, certains traits de caractère qui nous avaient justement séduits lors de la rencontre.


En début de relation, nous sommes donc dans cet état amoureux. Évidemment, la relation sexuelle, amour et nouveauté aidant, ne peut être qu’extraordinaire ! On ne se pose même pas la question de savoir si ce que fait l’autre est à notre goût… c’est par essence fabuleux.

Mais dix ans plus tard ? Quid du feu d’artifice ? On finit par devenir plus objectif, à voir ce qui ne nous convient pas, ce qu’on aimerait et que l’autre ne veut pas.

Il faut bien savoir faire des compromis de part et d’autre me direz vous ? c’est vrai. Sauf que certains ne peuvent s’y résoudre tant leur mode de fonctionnement est différent.

Cette différence peut porter en tout premier lieu, sur la fréquence des rapports sexuels, sur « l’appétit » respectif de chacun. Ça n’est pas simple d’aspirer à faire l’amour deux fois par jour quand l’autre se satisfait de le faire deux fois par mois ! Faire des compromis reviendrait peut être à faire une personne frustrée et une qui s’oblige ? Heureusement, tous les couples ne sont pas dans ces valeurs extrêmes et peuvent effectivement se « retrouver » à mi-chemin.

Les pratiques sexuelles (ou le désir de ces pratiques) peut aussi être sujet à dissensions. Si l’un des deux partenaires envisage la relation sexuelle exclusivement comme un moment de douceur, de lenteur et de romantisme, il est préférable que l’autre n’aspire pas à des rapports SM purs et durs…


D’autres enfin, voudront explorer de nouvelles pratiques comme l’échangisme, le triolisme (plan à trois) etc … qui pourraient, selon eux, les sauver de la routine conventionnelle du rapport à deux. Cette envie d’exploration est assez commune puisque le fameux plan à trois arrive dans le peloton de tête des fantasmes. Donc pourquoi pas ? Mais encore faut-il pour passer au stade de la réalisation, que le ou la partenaire soit d’accord ! Ça n’est pas toujours le cas et ce désaccord peut créer bien des tensions.

Par exemple, quand la demande devient trop insistante et se transforme en injonction (c’est dans la majeure partie des cas, une pression de l’homme sur la femme) : « si tu n’acceptes pas, notre vie sexuelle va sombrer dans l’ennui et tu en seras responsable ! », ou encore quand la femme finit par céder à la pression de son partenaire et se trouve embarquée, contrainte et forcée, dans une aventure qu’elle n’a pas choisie. C’est une expérience qui peut être vécue comme un traumatisme voire comme un viol. Un viol dont l’initiateur serait le mari.



L’infidélité


Première cause de divorce, l’infidélité est une blessure dont on ne se remet pas toujours.

Pour la caractériser, on parle communément de « coup de canif au contrat ». Un canif… tout petit, tout mignon, un amour de petit couteau qui ne coupe qu’à peine, dont la blessure cicatrise en une heure tout au plus et qu’on aura vite oubliée.

Sauf que… si certains ont cette faculté à minimiser et excuser l’incartade de leur partenaire, d’autres, en fait de petit coup de canif, y voient plutôt un grand coup de sabre ! Une entaille qui jamais ne se refermera.

La simple jalousie est déjà un sentiment difficilement maîtrisable, puisque irraisonné. On peut toujours essayer de philosopher, de théoriser, de rationaliser. On peut même réussir à se convaincre l’espace d’un instant de l’inutilité de ce sentiment. D’un instant seulement… car la jalousie a cette particularité de pouvoir reparaître par « bouffées » quand on la croyait oubliée !


Si dans la notion d’infidélité la jalousie est bien présente, il manque un deuxième ingrédient pour en faire un cocktail des plus toxiques : la trahison.

Dans notre schéma relationnel, la personne qui partage notre vie occupe une place bien à part. Nous nous sommes choisis comme se choisissent des amis, puis avons accordé à l’autre le statut de famille. Nous lui avons donné notre entière confiance, notre soutient, et envisagé de poursuivre ensemble notre vie. Nous avons enfin créé une nouvelle entité propre, fusion des deux identités que nous sommes : le couple.

Le couple devient alors un nouvel espace de vie, protégé du monde extérieur par des murs invisibles : l’amour, la confiance, la complicité et la bienveillance.

Quand un des partenaire est infidèle, c’est souvent l’édifice entier qui s’écroule avec la trahison de ces quatre valeurs essentielles.

Il n’est pas toujours simple d’accorder à nouveau sa confiance après la trahison, surtout quand le « traître » en question est celui ou celle, à qui on a confié sa vie, son avenir et son cœur...

Si certains trouvent suffisamment de ressources dans leur amour pour surmonter l’épreuve, d’autres n’y parviennent pas et préfèrent se séparer.







Chapitre 3 : peut on éviter la séparation ?



et surtout, DOIT on l’éviter ? Faut-il nécessairement considérer la séparation comme un constat d’échec ? Comme une faillite personnelle ? Comme une incapacité à vivre en couple ?




Ne pas se séparer... et s’en donner les moyens


Faire face aux problèmes et sauver le couple est tout à fait possible. C’est aussi le souhait du plus grand nombre…

Il y a par contre quelques préalables à respecter pour s’en sortir avec succès :


- s’aimer (les seuls intérêts matériels sont rarement suffisants)

- être engagés à deux dans ce désir de sauver le couple

- ne pas être l’un et l’autre, dans des situations inconciliables par essence

- ne pas avoir atteint le point de non-retour du conflit

- admettre que le couple peut ne pas être en capacité de régler SEUL le conflit


S’aimer ou tout au moins s’aimer encore. Une recommandation qui peut paraître évidente et même superflue ? Elle ne l’est pourtant pas. Beaucoup de couples ne se séparent pas pour un tas d’autres raisons plus ou moins légitimes :

- Les enfants tout d’abord, à qui on veut éviter les traumatismes du divorce, des traumatismes qui n’en sont pas nécessairement : il est souvent plus confortable et équilibrant pour eux de vivre « en paix » une semaine chez Papa et une semaine chez Maman, que de vivre quotidiennement en état de guerre, au milieux des cris et des disputes.

- Par commodité matérielle. Pour conserver la maison ou l’appartement et ne pas avoir à faire face seul aux loyers ou aux traites de l’emprunt. Ou encore pour sauvegarder l’entreprise ou le patrimoine.
Pourquoi pas… mais vous ne serez pas un couple pour autant, au mieux des colocataires ou des collaborateurs...

Choisir à deux de rester ensemble. Que cette volonté soit réelle pour l’un et l’autre, qu’elle ne soit pas juste consentie sous l’effet de la pression de l’autre.


Ne pas se trouver dans des situations inconciliables. Ça peut être le cas d’un couple dont l’un des deux est asexuel et que l’autre soit dans l’impossibilité de vivre la sexualité à laquelle il aspire.


Ne pas avoir atteint le point extrême du conflit. Cette zone rouge où le reproche n’a plus pour but de faire changer l’autre, mais bel et bien de le faire souffrir, de le blesser. Il est des mots qui ne peuvent s’oublier, des méchancetés qu’on ne pouvait imaginer, qui subitement prennent corps et nous font voir une image de l’autre qui restera gravée.


Accepter l’aide extérieure. Soyons réalistes, quand un couple est en conflit c’est avant tout un symptôme, celui d’un dysfonctionnement de la communication. Donc, comment un couple qui, faute d’avoir su communiquer au point d’en arriver au seuil de la séparation, pourrait tout à coup savoir le faire alors qu’il se trouve en plein conflit ? c’est très...optimiste.

Un thérapeute saura calmer le jeu, aura une vision souvent beaucoup plus objective de la situation et sera en mesure de proposer les bonnes solutions. Il faut juste ne pas attendre le fameux point de non retour…



Se séparer pour le bien de chacun


Car oui, c’est aussi une solution ! Nous ne voulons voir dans la séparation que son coté dramatique, rien que le mot « divorce », sonne dans nos esprits formatés, comme le glas du bonheur…

Se séparer ne devrait pas être considéré comme un échec. Vous n’avez pas échoué à l’épreuve du bonheur, vous n’êtes coupables de rien sauf éventuellement d’être des humains. Des humains qui ne sont ni des pierres ni des machines, des humains qui évoluent, qui ont une conscience. C’est justement cette conscience qui nous permet de distinguer le bien du mal, le bon du mauvais. Si nous n’avons en général pas trop de mal à faire cette distinction pour la plupart des choses, en revanche, concernant l’avenir du couple nous sommes souvent perdus. Les décisions sont toujours hésitantes et même changeantes, nous sommes capables de vouloir le divorce à 14h00 et d’envisager un nouvel élan radieux à 14h30…

Pourquoi tant d'hésitations ? Déjà parce qu’envisager un autre mode de fonctionnement que celui que nous connaissons depuis dix, quinze ou vingt ans, est un bouleversement. Va-t-on être capable de vivre sans l’autre ? Sait-on encore le faire ? Va-t-on le regretter ?

Également au rang des préoccupations, la peur de faire souffrir l’autre et la culpabilité (si on est l’initiateur de la séparation).
Enfin, le regard de l’entourage. Tout d’abord les enfants (comment vont-ils le vivre?) puis la famille, les amis (que vont-ils penser?).

Autant de remises en question et de doutes, qui font de la prise de décision un moment lourd et parfois douloureux.

Mais se séparer, c’est surtout prendre conscience que vivre dans une perpétuelle discorde, dans les reproches et les rancœurs n’est justement pas une vie. Qu’avec les années, si la tempête se calme, on ne gagnera au mieux qu’une indifférence polie. Une vie en demi-teinte.

Se séparer, c’est se laisser une chance à l’un et à l’autre de ne pas oublier qu’on s’est aimé et de ne pas devenir des ennemis. Le temps aidant, redevenir des amis, pourquoi pas ?

Et qui sait ? Les exemples de couples séparés qui se redécouvrent des années plus tard, forts de leurs erreurs passées, ne manquent pas !

 


 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Couple et libertinage

L’infidélité, Comment la vit-on ? Peut on pardonner ? Quelles leçons en tirer ?

Le couple et la masturbation